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*Castrino

Castrino
Francesco
Date naissance
1560
Date mort
1613

né à Ferrare et mort à Paris. Alors que son frère, Ercole, fait carrière comme médecin et soutien zélé des jésuites, il semble acquis très tôt à la doctrine calviniste, à la cour ferraraise de la duchesse Renée de France, épouse d’Hercule II d’Este, qu’il suit dans son refuge de Montargis, où il se lie d’amitié avec les milieux huguenots et gallicans et toute la diaspora hétérodoxe italienne en France. Il appartient à la diaspora philo-protestante italienne. Du 13 octobre 1608 au 15 mars 1611, il entretient une abondante correspondance avec Sarpi sur instance de Jérôme *Groslot de l’Isle qui doit quitter Paris pour Orléans et ne peut plus informer Sarpi (1608-10-13 à Castrino). Dans un premier temps, Sarpi ne tarie pas d’éloges sur lui (lettres 1608-11-25 et 1609-02-03 et 1609-03-30 à Groslot). Cependant, approché par le secrétaire de la nonciature à Paris, le bolonais Mario Volta, Castrino a recopié et vendu à Rome des lettres de Sarpi (voir 1612-02-14 à Gillot). Après le 15 mars 1611, sur les vives instances de ses amis français (voir lettre 1610-08-03 à Groslot), Sarpi interrompt toute relation épistolaire avec ce personnage finalement peu fiable. Ce serait le tchèque Martin Hastal ou Hasdale (1571-1630), ami de Kepler et de Galilée, qui aurait informé Sarpi du fait que Castrino a très mauvaise réputation à la cour impériale. Abandonné par les réformés, méprisés par les catholiques, il aurait tenté un retour en Italie et, arrêté pour dettes, il finit par mourir pendu (voir lettre 1611-05-10 à Groslot). Ce polygraphe d’occasion s’est rendu utile par son talent à fournir à Sarpi des livres interdits (della fatica che prende per ritruovare li libri che desidero, 1608-10-13), mais aussi à Philippe *Duplessis-Mornay, Pierre *De L’Estoile, Jacques *Gillot, Louis *Servin, François *Hotman, Jacques *Leschassier et Jérôme *Groslot de l’Isle. Son frère Ercole († 1630) est médecin à Ferrare et « suppôt des jésuites ».