*Grotius ou De Groot

né à Delft et mort à Rostock, en Poméranie. Enfant prodige, dès l’âge de 8 ans il pratique la versification latine, à 11 ans il fréquente l’université de Leyde et, à 15 ans, il obtient sa licence (1598). La même année, il accompagne Johan van Oldenbarnevelt dans sa mission diplomatique à Paris où Henri IV accueille le « miracle de Hollande ». Dès 1599, il devient avocat pour la compagnie hollandaise des Indes orientales et se met à rédiger sa De antiquitate Reipublicæ Batavicæ (1610). En 1604, il publie son De jure prædæ où il justifie le nouveau concept juridique d’eaux internationales alors que nombre de puissances maritimes considèrent la mer comme leur propriété privée. Par là même, il justifie la prise d’un gallion portugais par le capitaine hollandais Jacob van Heemskerk (1603). Cette défense de sa théorie se prolonge par l’écriture du Mare liberum (1609) et De jure belli ac pacis (1625). En 1607, il est nommé avocat du fisc. En 1613, il est pensionnaire c’est-à-dire représentant de la ville de Rotterdam aux Etats-Généraux. Toutefois, sa carrière est brisée par son adhésion au parti arminien ou remonstrant -dirigé par Simon Bischop ou Episcopus et Jan Uytenbogaert, et soutenu par Johan van Oldenbarnevelt- contre les calvinistes observants, soutenus alors par Maurits de *Nassau, pour motifs politiques. Lors du synode de Dordrecht (novembre 1618-mai 19), l’arminisme est condamné et Maurits de *Nassau fait arrêter ses partisans : Oldenbarnevelt est décapité le 13 mai 1619 et Grotius est enfermé à vie au château de Loevenstein. En 1621, sa femme réussit à le faire évader dans une caisse de livres -que le Rijksmuseum d’Amsterdam affirme détenir- et il part pour Paris où il reçoit une pension royale. Insensible aux propositions de retour en Hollande, Grotius partage sa vie entre l’écriture et sa mission diplomatique de représentant du roi de Suède à Paris. En 1645, il entreprend un voyage vers la Suède mais périt dans un naufrage au large de Rostock.