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Al magnifico et molto reverendo
Padre maestro Paolo
De' servi
Magnifico et molto reverendo padre,
Sapendo quanto la sia affetionato al signor *Galileo, perciò, havendo io fatta stampare questa mia operetta contra de lui, m'è parso mandarne una copia a Vostra Paternità, aciò la vedi: se dico la verità, admonisca esso Galileo, aciò possi emendar l'error suo ; se io al'incontro m'ingano, la me ne dia aviso, ché io mi ritratarò et non starò ostinato. Siamo statti allogiati insieme in Bologna in casa del Magini, et con quello suo ochiale habbiamo fatto prova molte volte, et sempre si è trovato falso tutto quello ha scritto. Di queste mie opere ne sarà datto al gran duca et ne sarà portato per tutte le parti, aciò sii fatto iudicio de la verità.
Da Milano, alli 10 iulio 1610
Di Vostra Paternità
Affettuosissimo servitore
Martino Horky a Lochovic
1. Dans les Correzioni e giunte au volume III de ses Inscrizioni veneziane, E.A. Cicogna affirme détenir la lettre autographe.
2. Martin Horky, Brevissima peregrinatio contra "Nuncium sidereum" nuper ad omnes philosophos et mathematicos emissum a Galilæo Galilæo patritio florentino, Academiæ Pataviensis mathematico publico, Modena, 1610. L'autorisation d'imprimer est du 8 juin 1610. Outre ses doutes relatifs à la qualité des objectifs de la lunette de Galilée, le principal argument de Horky contre la découverte de ces quatre planètes est que les horoscopes sont établis en tenant compte des corps célestes mobiles par rapport aux étoiles fixes et que ces nouvelles planètes ne servent à rien. Un disciple de Galilée, l'écossais John Wedderburn (1583-1651), répond à Horky en novembre 1610, par sa Quatuor problematum a M. Horky contra novos planetas propositorum confutatio, publiée à Padoue.
3. En avril 1610, le jeune Martin Horky a résidé à Bologne chez l'astronome Giovanni Antonio Magini (1555-1617) en qualité de secrétaire. Le 25 avril, Magini, Horky et plusieurs autres scientifiques de l'université de Bologne ont pu assister à une démonstration de la découverte des planètes médicéennes grâce à son téléscope par Galilée qui passait, lors d'un voyage de Florence à Venise. Cette expérience est une réplique de la présentation faite au Sénat vénitien le 21 août 1609, voir Cronaca de Antonio Priuli. Horky a ouvertement fait part de ses doutes et, ce découvrant, Magini a chassé de chez lui Martin Horky qui a cherché à entrer en contact avec Kepler (lettres du 27 avril et du 24 mai 1610) et qui a pris l'initiative de publier à Modène l'expression de ses doutes sur cette découverte. Kepler a fait savoir à Galilée qu'il désapprouvait la Brevissima peregrinatio.
4. Lochovice est une bourgade de Bohème centrale.