*Lollino

né à Candie et mort à Belluno. Issu d’une famille patricienne installée en Crète depuis de nombreuses générations, il est initié par son père à la littérature classique grecque puis latine. Pendant sa jeunesse, il voyage beaucou dans l’archipel grec. A la chute de Chypre (1571), sa famille est contrainte de quitter Candie devant l’avancée des Turcs et de rentrer à Venise, puis à Padoue (1577) où il fait des études in utroque iure jusqu’à l’obtention de son doctorat (1583). Il se consacre dès lors à des travaux littéraires et à la fréquentation des académies. Il entreprend la constitution d’une très riche bibliothèque de manuscrits grecs et latins que le cardinal du *Perron a voulu visiter lors de son voyage à Venise. Pour ce faire, il a commissionné trois moines grecs pour aller copier à Patmos des manuscrits antiques qu’il a finalement légués à la bibliothèque vaticane. Cette activité intellectuelle l’a mis en contact avec Sarpi avec lequel il noue une réelle amitié, au point que le nonce apostolique Berlingerio *Gessi a pensé l’utiliser pour faire pression sur Sarpi, en 1608-09. Il est élu évêque de Belluno le 29 juillet 1596 et il ne quitte plus sa résidence épiscopale jusqu’au jour de sa mort le 28 mars 1625. Dès lors, il entretient de très nombreux rapports épistolaires dont 263 lettres seront publiées dans Epistolæ miscellaneæ [Bellunis, 1641]. Par son testament du 9 novembre 1624 et codicille du 1er mars 1625 (ASBe, LDS Testamenti, 1644, f. 74r-82v), il lègue sa fortune à une fondation pieuse pour maritar donzele povere della città et borghi di Belluno et mantenir in studio di Padoa alcuni dei nostri chierici ; en outre, il laisse une forte somme pour l’achèvement de la façade de sa cathédrale.